« Les coaches PeerPower sont un relai, une écoute, et parfois même une amitié d’une soirée. Elles et ils répondent aux questions des jeunes, les sensibilisent autour des enjeux sanitaires, engagent la discussion et surtout, stimulent leurs intérêts pour les enjeux socio-sanitaires. Ainsi, les coaches PeerPower ouvrent une brèche dans les réflexions des jeunes en les faisant réfléchir à leur santé, leurs pratiques quotidiennes et les enjeux sociaux, à travers des échanges dynamiques et des activités sportives. » C’est ainsi que Dritë, 20 ans et coach PeerPower, décrit ce projet de promotion de la santé par les pairs.
Au sein du PeerPower romand, elles et ils sont 11 jeunes adultes, âgé·e·s de 20 à 27 ans. Cette équipe a bénéficié de divers modules de formation en promotion de la santé, avec un focus sur la santé mentale des ados. L’acquisition de connaissances nécessaires à la compréhension et au renforcement des compétences psychosociales des jeunes, à l’animation de groupes de parole et à la promotion de la santé mentale, mais aussi sexuelle, est essentielle pour leur permettre d’adopter une posture adéquate pour aborder les nombreuses questions qui préoccupent actuellement les jeunes. Grâce à l’approche participative, l’équipe PeerPower co-construit avec des spécialistes du domaine leurs propres formations ainsi que les activités déployées dans les projets, pour les faire correspondre à leurs besoins et à ceux de leurs pairs.
Pour quel résultat ?
Les statistiques de cette saison sont très encourageants :
- 20 : nombre de soirées Midnight où le PeerPower romand était présent ;
- 504 : nombre de jeunes ayant participé aux activités proposées ;
- 50% : part des participant·e·s présent·e·s au Midnight ayant participé aux activités du PeerPower.
Les résultats du sondage auprès des équipes de coaches des projets visités sont eux aussi positifs : seules 2% des personnes sondées ont estimé que l’intervention du PeerPower n’était pas pertinente au sein de leur projet ; 43% ont indiqué que cette intervention leur avait permis de prendre conscience de leurs habitudes et 27% ont affirmé que cela les a motivé·e·s à vouloir changer certaines habitudes. Enfin, 25% estiment avoir, à la suite de l’intervention, déjà changé ces habitudes.
Une vingtaine de participant·e·s ont également accepté de répondre à quelques questions. Plus de 90% affirment avoir apprécié les activités et les échanges avec l’équipe et avoir pris conscience de leurs habitudes. A nouveau, un pourcentage non négligeable (28,6%) affirme avoir changé leurs habitudes, alors que 67% affirment vouloir les changer. Enfin, 80% affirment être en confiance avec les coaches PeerPower pour aborder les thématiques qui les préoccupent.
Cela se remarque également dans la liste des sujets abordés lors de ces soirées. En voici un extrait :
- Les puffs, le tabac, la conso, l’alcool
- Les relations amoureuses, amicales, familiales
- Les choix professionnels et l’après CO
- Les conflits, la violence (verbale, physique, psychologique)
- La gestion du stress et des émotions
- La sexualité
- L’intégration sociale et la mixité culturelle
- Les inégalités et les stéréotypes de genre
- L’estime de soi, la confiance
- La comparaison sociale
- La communication, les réseaux sociaux, les fake news
- Le sport
- Le harcèlement, le suicide
- Les troubles alimentaires
- Le trouble de l’attention
- Le besoin d’aide, la santé mentale, le suicide.
Selon François, l’un des coaches PeerPower « la plus grande valeur ajoutée de PeerPower réside dans la relation entre les ados et les coaches. Mis à part leur différence d’âge, rien ne les différencie. Les coaches ne jouent aucun rôle d’autorité, mais visent à créer un climat de confiance où les ados se sentent libres d’exprimer leurs idées et leurs émotions ».
Perspectives
Le programme a été étendu au Tessin, où neuf adolescent·e·s de 14 à 18 ans accompagné·e·s par un jeune adulte forment l’équipe PeerPower régionale. Cette première saison a été consacrée à leur formation ainsi qu’à des interventions auprès de cinq équipes de coaches du canton. Les retours sont très positifs puisque la quasi-totalité des coaches ont estimé qu’il était important que des discussions sur la santé mentale aient lieu entre pairs, et que 89% ont affirmé qu’elles et ils utiliseraient les connaissances et les compétences acquises dans leur pratique de coach ou dans d’autres contextes. En Suisse romande, ce projet continuera dès l’automne 2025, toujours dans les cantons de Vaud et de Fribourg.