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« Je souhaitais aussi devenir un modèle pour les autres »

01.12.2020

La première fois que Romina Berliat (19 ans) a découvert le MidnightSports de Zuzwil, elle y est allée en tant que participante. Elle avait alors 15 ans. Aujourd’hui, quelques années plus tard, elle est impliquée en tant que coach. Elle nous raconte son expérience.

Depuis quand es-tu impliquée au sein du MidnightSports de Zuzwil et que fais-tu exactement ?
J’ai commencé il y a cinq ans, en tant que juniorcoach, et je suis devenue seniorcoach deux ans plus tard. Pour le moment, je suis surtout impliquée dans les tâches administratives du MidnightSports. Je dois gérer la planification du travail des coaches, l’organisation de la formation initiale de l’équipe (qui a malheureusement dû être annulée à cause de la pandémie) et d’autres formations et gérer la comptabilité. Je dois aussi souvent faire le lien avec les écoles et les communes. Pour l’instant, le plus important est de lancer la saison et de renforcer l’esprit d’équipe. Comme le chef de projet souhaite démissionner l’année prochaine, l’objectif est que je me prépare au mieux, pour pouvoir gérer le Midnight seule.

Qu’est-ce qui t’a poussée, en tant que participante, à vouloir devenir coach ?
Je me rappelle très bien la première fois où j’ai entendu parler du Midnight grâce à une publicité dans une fête foraine. Comme je suis quelqu’un d’assez active et que j’aime faire du sport, j’ai eu la bonne idée de décider d’y participer. J’ai été impressionné, surtout par les coaches. En tant que participante, je les ai vus comme un modèle je me suis dit que je souhaitais aussi devenir un modèle pour les autres. C’est probablement en lien avec le fait que je savais déjà que je voulais devenir enseignante. D’en plus combiner ça avec des activités sportives, c’était vraiment une bonne opportunité pour moi.

Quelles sont pour toi les plus grandes joies en tant que coach ?
La plus grande joie est de voir qu’une soirée MidnightSports a été un succès et que des participant·e·s reviennent après leur première visite. Aussi quand, par exemple, nous installons le mini-trampoline et que je vois la joie des participant·e·s qui sautent dessus et ne veulent plus s’arrêter, c’est vraiment un beau moment pour moi. J’aime aussi les soirées tranquilles où je n’ai pas besoin d’intervenir. Sinon c’est aussi super lorsque les juniorcoaches font preuve d’initiative et partagent leurs idées que nous mettons ensuite en œuvre ensemble. C’est formidable de voir comment les jeunes s’acceptent les uns les autres. Pour vous donner un exemple : avant, nous avions tout le temps des problèmes avec un jeune, qui perturbait les soirées, puis soudain, ce garçon s’est excusé auprès de nous, du concierge et de toutes les autres personnes concernées et nous a demandé s’il pouvait devenir coach. Nous lui avons offert cette possibilité et c’était la bonne décision. Il a beaucoup mûri, à notre grande satisfaction. Il fait maintenant partie de l’équipe et est respecté par tout le monde.

Est-ce qu’il y a aussi certaines choses qui te mettent en difficulté ?
Oui, bien sûr. Je peux citer les jeunes qui manquent de respect. Aujourd’hui, il y a moins d’incidents, ce dont nous pouvons être fiers. Je pense que c’est en grande partie lié au fait qu’il y a davantage de filles qui participent. Leur présence a une influence positive sur l’ambiance et apporte de la tranquillité dans les soirées. Mais il y a encore certains groupes qui se comportent parfois de manière irrespectueuse. J’ai du mal à interagir avec eux, mais je sais vers qui me tourner dans une telle situation. Je considère aussi comme un défi personnel la collaboration avec la commune et le directeur de l’école. Beaucoup de parents me connaissent déjà parce que leurs enfants étaient à l’école avec moi. Maintenant, je leur parle soudainement d’un projet, et je prends des décisions. Bien sûr, j’ai envie de faire bonne impression mais c’est aussi une très grande responsabilité. Je n’en étais pas pleinement consciente. J’ai aussi été un peu surprise que les adultes m’écoutent vraiment.

Tu as dit que tu étais devenue coach parce que tu souhaitais être un exemple pour les autres. Quels objectifs personnels t’es-tu fixés en tant que coach ?
Je me suis fixé comme objectif d’apprendre à dire « non » et à m’imposer. D’une manière générale, je voudrais continuer à renforcer mes compétences et à m’épanouir, comme j’ai pu le faire au cours des quatre dernières années

Tu viens de commencer des études pour devenir enseignante, la profession que tu souhaites exercer. Dans quelle mesure ton travail de coach te prépare-t-il à l’enseignement ?
Dans le cadre de mes études, j’ai fait un stage dans un jardin d’enfants et je me suis rendue compte que je savais faire comprendre les règles aux enfants, pour qu’ils et elles les respectent. Je ne savais pas que j’avais une présence aussi forte et que j’étais capable de faire respecter mon autorité. On m’a également dit que j’avais l’air très naturelle. C’est en grande partie grâce au MidnightSports. J’ai aussi réalisé que je peux réagir aux situations de manière très intuitive et spontanée. J’identifie où mon aide est nécessaire et où elle ne l’est pas. Je peux aussi recevoir des critiques et les utiliser pour m’améliorer. J’ai été extrêmement bien formée à ces choses-là au MidnightSports, et je peux maintenant utiliser ces compétences dans mes études et dans la pratique.

Quels sports et activités pratiques-tu ?
J’ai commencé le cheerleading cet été, une activité que j’aime beaucoup. J’aime bien la combinaison de l’acrobatie, la gymnastique et la danse. En plus, l’esprit d’équipe est très fort. Je pense qu’il est dommage que la plupart des gens ne connaissent pas vraiment ce sport ou ne le prennent pas au sérieux. Avant de commencer, j’ai pratiqué la gymnastique pendant des années, mais à un moment donné, j’ai réalisé que j’avais besoin de quelque chose de nouveau. Sinon, je passe beaucoup de temps avec ma famille et j’aime aussi lire.

Qu’as-tu appris d’autre en tant que coach ?
J’ai appris combien il est difficile de juger les gens. Nous avons eu quelques cas particuliers qui m’ont permis, en tant que coach, d’apprendre beaucoup sur le parcours des jeunes. C’est là que j’ai réalisé que le contexte privé vous influence beaucoup. Même si vous grandissez au même endroit, allez à la même école, les différences entre les gens sont énormes. Comme actuellement j’apprends beaucoup sur la psychologie du développement dans le cadre de mes études, je vois les liens qui existent. C’est très stimulant, mais en même temps, ça m’a aussi un peu effrayée.

Si tu devais changer quelque chose au sein du MidnightSports Zuzwil, ce serait quoi ?
Lorsqu’il y a 45-50 participant·e·s, c’est évident que des groupes se forment mais il serait bien qu’ils et elles interagissent un peu plus, par exemple entre les jeunes de l’école secondaire et les gymnaasien·ne·s, entre filles et garçons et entre groupes d’ami·e·s. Lors des activités sportives, ça fonctionne un peu mieux mais dans le « coin chill » les gens ne s’assoient pas ensemble, même s’il y a de la place. Je trouve ça dommage, mais je sais que je me comporterais probablement de la même manière. Personne ne veut faire le premier pas, c’est comme ça. Je serais aussi favorable à une interdiction des téléphones portables dans la salle. Mais je me rends compte que ce n’est pas réaliste. Après tout, la participation n’est pas obligatoire. Mais je trouverais ça bien que l’utilisation des téléphones pendant les MidnightSports soit réduite.

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